Détail de l'album

  • DATE DE PUBLICATION /31 janvier 2020
  • LABEL /Ruf Records
  • FORMAT /LP, CD et Digital

Notre avis

Aussi à l’aise dans le naturel que le tamisé, Thorbjorn Risager est l’un des secrets les mieux gardés de la scène blues mondiale. Sa musique est une forme d’expression infiniment plus éloquente que les mots ne sauraient parfois l’être, et il met un point d’honneur à la rendre accessible et émotionnellement intense. L’homme possède un langage musical ouvert et novateur et il vous faudra très peu de temps pour entrer dans son univers, et en saisir pleinement la dimension. «Come On In» se laisse apprivoiser, et s’apprécie sans aucun préliminaire. Nul besoin d’intellectualiser ou de tenter de déchiffrer les chansons qui le composent, tout est de l’ordre du feeling.

Le danois percute riffs et solos avec une hardiesse remarquable, donnant de la profondeur et de la richesse à ses propres compositions. Il se veut à la fois conservateur et innovant, tout en restant respectueux et inventif. Le guitariste est ici en accord avec lui-même, refusant de céder à la facilité en privilégiant sa vision personnelle des arrangements. Son écriture éthérée est nourrie d’influences vintage et il fait cohabiter des titres fluides et enlevés. Le souci constant de servir le morceau, tout en modernisant son environnement sonore est une obsession chez lui. Il parvient également à obtenir une grande amplitude harmonique grâce à une guitare légère qui distille la sensibilité avec finesse.

Chaque piste nourrit l’imagination vagabonde, raconte une histoire parfaitement résumée, et provoquera en vous un délicieux frisson qui vous arrachera de ce monde au souffle saccadé. Grandement aidé par une section rythmique audacieuse, il symbolise l’alliance de la mélodie et de la technique. Au final, il apporte sa touche personnelle à un style déjà exploité, et une manière unique de tordre ses cordes pour en tirer un zeste de danger. Mais il sait aussi se montrer aérien, pour nous embarquer dans un monde parallèle, où le temps n’a plus d’emprise.

Arno Jaffré