Détail de l'album

  • DATE DE PUBLICATION /20 octobre 2017
  • LABEL /Autoproduction
  • FORMAT /Digipack

Notre avis

En théorie la tâche s’annonce relativement difficile et bien que la trame musicale de « Film Noir » demeure parfois très proche de certains groupes que le combo vénère (on pense notamment à Clutch surtout sur les premiers morceaux), ce deuxième opus s’inscrit logiquement comme une suite aussi complémentaire qu’indispensable. Le voyage auquel nous convie les parisiens démarre sous les meilleurs auspices et si l’intensité rythmique baisse le temps d’un mid tempo bien senti, cela ne se fait jamais aux dépens de la puissance et des émotions transmises. L’ensemble reste bien ancré dans une ambiance lourde, inquiétante, et en rapport avec le visuel de la pochette. Le quatuor reste dévoué corps et âme aux méandres graveleux du Stoner Rock teinté ici et là de musique western et l’aspect anticonformiste de la formation nous entraine dans une descente orgasmique qui sollicitera les articulations les plus grippées.

Equilibré, dynamique, cohérent dans son déroulement sans pour autant révolutionner le genre, cette deuxième offrande de The Texas Chainsaw Dust Lovers dispose d’assez d’arguments pour à coup sûr rassasier tous les amateurs de barbes à poils durs et de sons bien gras au sens large du terme. Un second chapitre en dix épisodes seulement, mais qui lance de bien belle manière les aventures de ses nouveaux rebelles prêts à s’investir dans un style musical qui ne pardonne ni le manque de détermination, ni le manque d’intégrité. Teigneux et particulièrement percutant, ils font preuve d’une grande homogénéité sur l’intégralité des morceaux, au point qu’il en est même difficile d’en extraire un plutôt qu’un autre. Chacun regorge de groove, d’excentricité et de hardiesse. Bref, tous les ingrédients qui font que cette galette sort immédiatement du lot. Pas de remplissage non plus dans ce disque qui s’écoute d’une traite en provoquant sans peine un plaisir jouissif. Et chose peu évidente lorsque l’on pratique un genre aussi fréquenté (avec une touche bien personnelle tout de même), ils parviennent à éviter avec habileté l’apparition de la moindre lassitude.

Au milieu de cette déferlante fleurant bon la transpiration et les effluves de whisky frelaté, ils nous démontrent avec fougue qu’ils peuvent être d’une redoutable efficacité et ils nous contrebalancent avec audace un son racé aux accents sudistes fièrement arborés. Fiers de leurs valeurs, ils peuvent sans problème gonfler le torse et on attend la suite avec impatience.

Arno Jaffré