Notre avis
Cela faisait 6 ans qu’on n’avait pas eu un album des brestois de Silent Dawn après leur ambitieuse tentative qu’était « Kleptocracy ».
6 ans c’est long, cela permet de maturer, de prendre du recul. Eh bien Silent Dawn a décidé de rester sur ses bases et de les solidifier. Pour ce 3ème album, Silent Dawn ne révolutionne pas le genre, tout en incorporant des éléments d’autres styles, parfois surprenants dans chaque morceau.
Le tout m’a dès les premiers titres évoqué un Dethklok en moins « catchy », moins épique, mélodique.
Il faut bien l’avouer, ce n’est de toutes façons pas le but des brestois, vu les touches de Black dans certaines mélodies/progressions, notamment sur des morceaux comme « Asylum ». De manière générale le projet se veut sombre, violent et direct. Alors ne me faites pas dire qu’il n’y a rien que du Death de bourrin sur ces 47 minutes, nous aurons d’ailleurs droit à des touches plus modernes comme sur le très bon « J’ai Vu ».
Mon plus grand regret sur cet ASYLUM se situe au niveau de l’ensemble. Les voix auraient gagné à être beaucoup plus mises en avant. Ils auraient dû oser mettre des narratifs forts, sombres mais surtout humains au premier plan, d’autant plus dans la langue de Molière. Certes, le growl n’est pas toujours compréhensible à la première écoute. Là où le bât blesse, c’est quand la voix se fait noyer sous la masse de fûts et de cordes distordues.
« Les Éphémères » est pour sa part un morceau bien étonnant. Il s’ouvre comme un pur block de Death bien monté et puis d’un coup, une rythmique bien étrange, un POM POM POM POM POM POM POM POM… (ceux qui auront écouté comprendrons) surgit /est introduite. Au début je pensais à un gimmick (blague) de la part du groupe, d’autant que les riffs efficaces s’enchaînent ensuite pour les plus grands amoureux de variations. Mais comme un solo entier a été écrit dessus, je me pose encore la question…
« Hellsgates » commence comme un parfait morceau « Death Backened » de très haut niveau, une véritable fresque, où s’enchaînent parties violentes, mélo, progressive jusqu’à une tentative presque bruitiste sur sa fin. Seul le piano à la fin m’a donné l’impression d’être joué à côté de la chanson. Le morceau « Les mains », teinté de synthé plus indus, clotûre en beauté cet opus, dans un élan plus épique.
Ce projet m’a laissé assez dubitatif au départ pour me laisser finalement une bonne impression. Asylum prend son temps puis monte peu à peu en puissance et en intensité. A écouter plusieurs fois pour s’en imprégner et s’en faire une véritable idée.
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