En toute honnêteté, cela m’a pris de très longues minutes avant d’entamer cette chronique… tout comme je n’ai pas su comment aborder cet album finalement. Passé maintes fois dans les oreilles, j’ai trouvé l’ensemble assez convenu et les plus frileux d’entre vous auront sans doute comme moi du mal à être entièrement convaincu. La principale raison ? Une trop forte ressemblance avec Gojira (toute proportion gardée bien évidemment) préjudiciable sur tout le contenu.

Alors certes, vous pourrez trouver un peu de bonheur dans ce disque, mais ne vous attendez pas à être fatalement séduit (malgré le talent évident de ces musiciens). Le défaut majeur de cet opus, c’est qu’il part dans une seule direction et que les segments différents qui le composent finissent par nous perdre. D’un point de vue objectif, rien n’est à jeter, rien n’est pompeux, rien n’est superflu et une bonne partie des morceaux proposés sont bien troussés. Mais sans aucune personnalité. Les riffs de guitares sont accrocheurs, la rythmique est impeccable, et pourtant cela ne décolle pas (ou alors sporadiquement).

C’est plaisant à écouter, on sent qu’une ambiance s’installe mais on n’est pas transcendé corps et âme. Puis on devine la musique ramper sur elle-même. Malgré les renversements, jamais on est pris à la gorge et la facture est bien trop classique, trop monotone pour qu’on se laisse emporter. Bien moins jusqu’au-boutiste que je ne l’imaginais, l’effet de surprise ne joue pas et les dix titres présents nous laissent sur notre faim. Les nordistes s’égarent également en ajoutant des choses qui surprennent de par leur complète inutilité.

Loin de constituer une première étape incontournable dans leur parcours, ils doivent impérativement muscler leur jeu et trouver leur propre voie (voix ?) sous peine de se faire tacler sévèrement à la première occasion. Ce qui pourrait résumer symboliquement l’impression que j’ai eu en écoutant ce premier album, c’est d’entendre une vieille connaissance dont j’avais oublié l’existence. Cela nous est tous arrivé au moins une fois je pense, et il faut bien admettre que parfois, ce n’est pas bon signe. Copie à revoir donc.