Salut à toi, néophyte non spécialiste du hard rock, le label M & O Music a pensé à toi et te propose de découvrir le tout premier effort de Redshift. Originaires de Massy en région parisienne, ces cinq musiciens versent dans le chaudron rock & roll bouillant et dynamique, celui qui fait pousser les cheveux et taper du pied. Dire qu’ils vont bouleverser la planète rock serait s’avancer de façon hasardeuse mais ils possèdent une certaine maitrise du genre et nous propulsent dans le conduit auditif une musique énergique, accrocheuse…aux ficelles mille fois entendues. Sauf que le quintet a su parfaitement se répartir les tâches pour une efficacité optimale. Quoiqu’il en soit, chaque piste est à sa place et ils enfilent les riffs et massacrent les fûts en toute décontraction. Leur musique montée sur ressorts ne faiblit jamais et réserve quelques jolies surprises.

Un conseil que je pourrais vous donner, est de ne surtout pas s’arrêter aux influences, qui comme un hommage vous feront penser immédiatement aux cadors du genre. Ils parviennent avec malice à insuffler d’autres ingrédients ainsi qu’une grande fraicheur dans leurs compositions pour nous servir un savoureux cocktail et quelques baffes sonores dans les grandes largeurs. Même si techniquement, on ne côtoie pas les sommets, les gars sont pour autant loin d’être manchots et nous proposent un album qui s’écoutera et se réécoutera sans aucun risque de lassitude.

 Plein d’entrain, de crédibilité, de talent, et ce malgré quelques longueurs, ils parviennent à s’imposer et les treize titres qui composent ce disque passent avec brio l’examen qui consiste à ne surtout pas singer leurs aînés. De la folie, de la spontanéité, des riffs accrocheurs, une envie d’en découdre à tout prix et du rock…toujours et encore, il n’en faut pas plus pour signer là un opus frais comme la bise du Grand Nord et revigorant comme un bon verre de Vodka. Très immédiat et punchy dès les premiers titres, « Duality » change souvent d’ambiance en passant de la maturité à l’euphorie sans prévenir. S’ensuit la sensation étonnante et addictive d’écouter un disque à la fois structuré et varié et c’est avec étonnement que l’ensemble se révèle au gré des écoutes.

L’apparente facilité des morceaux laisse place à quelques saillies électriques du meilleur goût et seul le sentiment que parfois Redshift se regarde jouer peut titiller le coin de l’oreille. Malgré tout, on détecte chez eux un savoir faire indiscutable, et un certain mûrissement dans l’écriture. Empreint de sincérité, ils donnent du relief à leur musique, qui a priori parlera plus aux fans de Slash (Et donc des Guns N’ Roses) à ceux qui se souviennent de the Elderberries ainsi qu’aux inconditionnels d’Aerosmith.