Notre avis
Je voulais tout (I wanted Everything) chante Joey Ramone dans le second morceau de « Road To Ruin ». En 1978, date de la sortie de l’album, les Ramones veulent tout. L’étincelle punk qu’ils ont contribué à allumer est devenue un brasier, qui a entretemps allumé d’autres incendies, dont certains ont tiré de juteux profits (On pense bien évidemment à Malcolm McLaren avec les Sex Pistols).
Ambitieux depuis leurs débuts (Surtout Johnny Ramone le guitariste et Tommy le batteur), Les Ramones ont déjà sorti trois albums depuis 1976 sans devenir les superstars qu’ils rêvent d’être. « Road To Ruin » doit être l’album portant au sommet leur mélange de rock supersonique en trois accords et de mélodies entêtantes. Tommy quitte le tabouret et les baguettes pour laisser place à Marky (Marc Bell venu du groupe Television de Richard Hell) et s’occupera désormais de la production aux côtés d’Ed Stasium qui tient les manettes depuis le second album (Leave Home).
Si on isole deux morceaux où les Ramones font du Ramones, l’album vaut mieux que le seul et génial « I Wanna Be Sedated », souvenir d’un séjour à l’hôpital de Joey ébouillanté par une théière et parabole de son état mental perturbé par des tournées marathon. Globalement, l’ouverture à des tempos moins frénétiques ainsi qu’à une production plus sophistiquée prouve que le groupe veut et peut avancer. La réédition propose néanmoins un « Road Revisited Mix » par Ed Stasium qui élague la production de ses éléments les plus envahissants. Pour les amoureux du son Ramones, c’est une petite bénédiction.
Au programme du coffret, un vinyle remixé, trois CD et un livret passionnant sur la génèse de l’album. Le premier CD juxtapose la version initiale remasterisée et le nouveau mixage. Le second expose les basiques, quelques versions acoustiques inédites, la version 45 tours du single « I Wanna Be Sedated », et surtout deux chansons très convenables inutilisées à l’époque qui démarrent doucement avant de tout simplement exploser. Le dernier CD présente l’intégralité (32 titres) d’un concert inédit au Palladium de New York pour la Saint Sylvestre 1979.
La set list jouée pied au plancher comprend huit des douze titres de l’album mais pas le single « Don’t Come Close ». A cette date, les Ramones ont déjà enregistré leur album suivant « End Of Century » avec le producteur un peu barré Phil Spector. Sorti en 1980, il reste l’album le plus controversé des Ramones pour sa surproduction indigeste. Je suis déjà curieux de savoir ce que la réédition du 40ème anniversaire nous réservera. Hey Ho Let’s Go !
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