Notre avis
Autant c’est un bonheur de ne pas entendre sur un album différentes versions d’une même idée, encore faut-il réussir à équilibrer le tout sur une même galette. Et parfois, c’est loin d’être gagné, croyez-moi. Toute cette vague de pseudo groupes, que l’on qualifie encore comme de la Pop, se prend régulièrement les pieds dans le tapis et nous inondent de titres similaires, chiants et dégoulinants (avec en tête de gondole Maroon 5). Quoiqu’il en soit, ce n’est pas le cas de Pistol Star qui avec un nom de groupe qui n’a pourtant rien d’exaltant, arrive à se tempérer et nous pond un disque audacieux, varié, tout en restant dans un esprit folk rock americana du plus bel effet.
A l’origine de ce combo international, on retrouve le multi-instrumentiste Paul Kimble (Grant Lee Buffalo), Ryan Nails Leyva et deux musiciens parisiens David Comby et William Bridoux du groupe de nightmare pop Minkovski. Aux déroutants effluves sixties rappelant joyeusement les Beatles, le quatuor s’offre des accords plaqués et des guitares enflammées. Concernant le style et les influences, on pourrait trouver beaucoup d’empreintes et les répercussions sonnent parfois un peu cheap. Mais dans l’ensemble, si ces onze compositions ne carillonnent pas toujours comme parfaitement abouties, on aurait tendance à leur pardonner leurs imperfections.
Vu les risques pris sur la cohésion et l’univers artistique coloré qui s’en dégage, ce serait tout simplement leur rendre justice. Cérébral et poétique, cet opus vous offrira également de belles ballades, les présentant très inspirés et prêts à ne vous donner qu’une seule envie, celle de les aimer quoiqu’il arrive (Avec la voix de Paul Kimble qui résonne comme une signature). Voici une façon sympathique et inattendue de se présenter aux auditeurs. « Netherworld Orange » n’a pourtant rien de révolutionnaire, mais reste après de nombreuses écoutes, définitivement ludique, plein de contrastes et stimulant. Au milieu de ce mélange des genres, nous faisons connaissance avec une formation qui ne sent ni la drogue, ni le sexe, ni la contestation sociale, et qui nous propose une œuvre purement onirique, mélancolique, qui ne revendique rien de plus. Et c’est suffisant parfois.
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