Détail de l'album

  • DATE DE PUBLICATION /03 janvier 2018
  • LABEL /AUTO PRODUCTION
  • FORMAT /CD et Digital

Notre avis

Originaires de Bogota, les membres de Neurosis (A ne pas confondre avec leurs homologues américains) ont un C.V long comme le bras. Fondé en 1987 par Jorge Mackenzie (Guitariste et compositeur), ils ont enchainé les albums et les prestations de haut vol. Pour prouver qu’ils sont en 2018 encore bien vivants, et sûrement pour contenter les fans les plus impatients, ils nous offrent ici trois titres qui devraient en appeler bien d’autres dans un avenir proche.

Les colombiens affichent clairement leur envie de ne pas se prendre la tête, de faire simple, efficace et d’aller droit au but. Pour le coup, le pari est réussi car l’ensemble est baigné dans une production minimaliste qui instaure un passe-droit aux riffs assurés, souvent dépouillés et balancés par des guitares au son heavy. Nos joyeux lurons, qui viennent donc de fêter en 2017 leur 30 ans d’existence (!) sont plutôt d’obédience Thrash que Death Metal et nous proposent des compositions de très bonne facture auxquelles il manque cependant un je-ne-sais-quoi pour que l’on s’y intéresse sur la longueur (Sans doute quelques morceaux en plus).

Les plus frileux d’entre vous leur reprocheront une certaine linéarité et il en ressort après plusieurs écoutes, une sensation d’être en terrain connu et bien balisé. Les pistes sont bien construites, vivantes et reprennent des recettes qui finalement fonctionnent toujours mais le groupe ne semble pas encore à son meilleur niveau et on sent que quelque chose peut encore se passer. Malgré quelques sursauts d’orgueil, « Las Centurias De La Muerte » est trop monolithique, s’épuise vite dans le déjà-entendu et endigue au fur et à mesure toute son énergie et son percutant. Pourtant, ces musiciens ont en eux l’attrait de la spontanéité, une persévérance à toute épreuve, et les attributs de la vitalité endiablée. En ce sens, cette nouvelle sortie devrait plaire à coup sûr aux aficionados de la première heure, mais il se pourrait que le manque de diversité, de relief et de nuance empêche à ce cercle d’initiés de s’élargir.

En attendant que la magie opère, il faut reconnaître qu’ils ont la faculté de jouer sur les rythmes sans être ni trop bourrins, ni trop lents et le résultat donne un mini EP certes assez convenu mais qui est offert avec une envie et une hargne qui fait plaisir à voir (enfin surtout à entendre). Il y a aussi de l’agressivité, de la lourdeur et sur les fondamentaux je ne trouve rien à redire. N’allons donc pas chercher midi à quatorze heures et attendons patiemment qu’ils saupoudrent leur musique du zeste en plus qui ferait vraiment la différence.

Arno Jaffré