Détail de l'album

  • DATE DE PUBLICATION /06 octobre 2017
  • LABEL /Autoproduction
  • FORMAT /Digipack

Notre avis

Le rock, ce n’est pas seulement de la rage, de la sueur, des hurlements, des mélodies et des textes, c’est avant tout une émotion. Quelque chose qui fait vibrer et qui nous enveloppe totalement. En mouvement constant vers une certaine perfection sonore, la chanteuse new-yorkaise Angela Randall et le guitariste français Sylvain Laforge (Guitariste des Rita Mitsouko et de Catherine Ringer par la suite), ayant passé chacun avec leurs différents projets des heures incalculables sur la route et dans les studios l’ont bien compris. Ils explorent désormais un univers authentique, tout en finesse, alternant rythmique imposante, instants suspendus et ambiance Greenwich Village (Quartier bohème de New-York où cohabitaient chanteurs, artistes et militants politiques, et rendu célèbre par Bob Dylan).

La première écoute pour qu’elle soit pleinement entendue, ne doit avoir pour finalité qu’elle même. Une fois que l’on a compris où veut nous emmener le groupe, on peut retourner à sa vie ordinaire. Mais durant ces dix titres, on aura d’abord eu l’impression d’être enlevé dans un lieu difficilement localisable. C’est un voyage auquel nous sommes invités, un voyage qui cherche à nous perdre, à nous égarer (La sublime voix d’Angela Randall y est forcément pour quelque chose). La sobriété d’interprétation et de composition est tendue vers l’obtention d’un climat bien précis. Une marque de fabrique qui leur permet de plaquer sur des ambiances ciselées, des lignes incisives et précises qui contrastent et mettent le propos en relief.

Pour que le procédé soit efficace, la production se doit d’être infaillible, et en ce domaine, le studio Black Box près d’Angers, n’a plus rien à prouver. Enregistré sur bandes analogiques, chacun des éléments apportés par les musiciens est ainsi superbement mis en valeur. A signaler au passage le travail d’orfèvre de Sylvain Laforge qui nous prouve que balancer des riffs n’est pas obligatoirement une affaire de gros bras et que l’on peut avoir une guitare omniprésente sans pour autant alourdir l’ensemble. Une œuvre collective donc où seule la musique compte.

Le résultat ? Un album abouti, méticuleux et débarrassé d’une pression réductrice que véhicule certains esthètes de la rock attitude. C’est cohérent dans la thématique et difficilement comparable ou critiquable. Le mieux à faire reste encore de l’écouter et de ne pas le faire en arrière fond au risque de perdre certaines subtilités.

Arno Jaffré