Notre avis
La musique possède-t-elle des vertus médicinales et thérapeutiques ? Si les spécialistes en la matière jetaient une oreille sur ce nouvel album du duo originaire de Montréal, ils seraient tentés de répondre oui. Depuis leur création, leur son résonne dans nos têtes lors d’évasions motorisées, quand il n’y a aucun brouhaha, ni rien d’autre pour polluer notre esprit. Dit comme ça, on imagine une plongée dans un vide intersidéral mais ce serait porter une faible considération aux forces harmonieuses de notre cerveau, qui opèrent d’elles-mêmes un tri sélectif pour ne garder en mémoire que le meilleur.
Ce groupe composé d’Anna Frances Meyer et d’Etienne Barry nous propose un cours intensif de rattrapage et se réapproprie un héritage sixties dont leurs propres parents n’ont sans doute jamais mesuré l’impact originel. Fabuleux agencement d’une rythmique en béton et d’une guitare passant d’un registre rock à un psychédélisme corrosif, les deux acolytes nous font remonter le temps tout en interceptant une foule d’éléments au passage et leur principale force est d’associer autant de clichés sans étioler leur identité. Les références ouvertement affichées par Les Deuxluxes sont difficilement contestables, fidèles à l’esprit libre et aventureux de leurs ainés.
Ils se sont donc lancés dans une série de morceaux où s’entrecroisent trip rétro, influences diverses et ils se montrent très à l’aise pour caser des refrains mélodiques et accrocheurs, chose que certaines formations oublient souvent de faire, privilégiant la rock & roll attitude. Retranscrivant aussi fidèlement que possible l’ambiance de l’époque, ils semblent avoir trouver la bonne recette qu’ils pourront nous resservir sans problème. Toutes les pistes juxtaposées les unes derrière les autres paraissent ne faire qu’une et la morosité ambiante a vraiment du souci à se faire. La virtuosité dont ils font preuve est à la fois impressionnante et envahissante.
Entrainés par un enthousiasme démonstratif et collectif, ils divaguent entre chant sexy, pointe psychédélique et fusionne totalement avec leur univers donnant une dimension toute particulière à l’ensemble. Sans avertissement, Les Deuxluxes nous happent dès les premières notes et il me parait vraiment impossible d’y résister. Un opus qui possède une force d’attraction, comme une série policière kitsch dont l’intrigue nous fascine et que l’on ne peut s’empêcher de regarder.
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