Notre avis
J’aime les gros hits, les grosses guitares, les voix puissantes, les rythmiques martelées avec conviction et les basses ronflantes comme un moteur de moissonneuse batteuse…et c’est justement ce qu’ont à nous offrir aujourd’hui les belges de King’s Rage. On pourrait toujours disserter des goûts et des couleurs de chacun, mais il me semble qu’en toute bonne foi, il me parait bien difficile de nier la qualité de ces quatre titres. Le seul reproche que je pourrais leur faire vient de cette trop forte similitude avec les danois de Volbeat… mais le style pratiqué est en adéquation avec ce qu’ils veulent nous offrir et si cet EP ne peut être perçu comme novateur, puisque reprenant une recette déjà établie, il a le mérite non négligeable d’être une franche réussite avec des fondamentaux parfaitement maîtrisés.
S’il ne faut pas encore sortir les trompettes et le tableau d’honneur, c’est tout simplement parce qu’il nous reste à la fin de nos écoutes répétées l’impression que cette graine peut encore pousser pour parvenir à l’excellence. Mais tâchons d’être réaliste, dans le paysage musical, peu de groupes nous proposent ce genre de gros son et nous tenons là une excellente sortie. Quelques belles surprises viennent se glisser ici et là et les chansons s’articulent autour d’une ambiance digne d’un stade. Ajouter à cela un sens mélodique avéré et quelques solos dont la simplicité quasi primaire n’ont rien à envier à leur efficacité et vous aurez alors en main tous les matériaux de base de leur édifice. Leur force est de ne pas tomber dans la redite malgré un respect des codes, et ils font ce qu’ils savent faire sans esbroufe, ni prétention inutile.
L’énergie quant à elle est communicative, donne plus envie de se relever que de rester à terre et ils sont sans aucun doute aussi capables de vous sortir du lit avec le sourire sans problème. Séduisante mais pas racoleuse, percutante sans être repoussante, mélodique sans être mièvre, chaque note a été posée là où elle doit être pour déclencher en nous un plaisir immédiat, instantané et sauvage. Chaque titre s’offre avant toute chose des refrains et des couplets convaincants, amplifiés jusqu’à l’explosion mais pourtant étonnamment faciles à digérer. Il y a également du Stone Sour, du Nickelback ou du Alter Bridge en eux et en ossature, les tubes vous scotchent les tympans sur le lobe de la jouissance collective.
Efficace à court terme, puissant mais non dénué de subtilité, au final « I Need All The Time » n’est que l’aboutissement d’un processus commencé en 2017 (année de création du groupe). Chaudement recommandé.
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