Détail de l'album

Notre avis

Comme le veut l’univers dans lequel ils évoluent, Holispark possède une révolte naïve, et malgré l’aspect inoffensif de l’ensemble des morceaux, force est de constater que le rythme est concis, véloce et propice à mouiller le maillot. Pas novateur pour un sou, ils se partagent le boulot de façon équitable, tentent de remettre un peu d’ordre dans l’anarchie ambiante et on sent chez eux un gros feeling anglo-saxon et une touche embryonnaire de punk rock.

Énergique, avec des riffs minimalistes (mais ultra efficaces) leur musique ressuscité partage avec leurs ancêtres un point commun : l’énergie ! Le résultat est un joyeux bouillonnement aux références les plus glorieuses, et bien qu’ils ne nous réservent aucune surprise (et du coup ne déçoivent pas), le cahier des charges est respecté. Certains diront qu’il y a un fort air de déjà entendu, mais pour les néophytes ne les connaissant pas et les jeunes voulant retrouver une énergie joviale et sans fard, ce « Sonic Bloom » peut-être le point de départ idéal.

En onze titres, la messe est dite et ils restent la plupart du temps dans une électricité furibonde. Si on peut cependant reprocher une certaine linéarité, voici un album qui rend nostalgique, pour une époque lointaine qu’il m’arrive de regretter. Et que l’on soit bien d’accord, ce disque est réalisé par des habitués suivis par des ORL et sans aucun trucage. Surtout que l’auditeur ne tente pas de reproduire chez lui ce qu’il aura entendu, sous peine de laisser quelques éclaboussures sur le papier peint. Bien entendu, Rock U décline toute responsabilité.

Orientée pop-rock, mais avec une écriture et une mise en place qui sortent des modèles traditionnelles, tout en restant naturelles et stimulantes pour l’esprit, la musique d’Holispark renoue avec une immédiateté innocente (sans exclure toutefois les beaux artifices de la production). Le quintet oscille en fait entre une pop aux accents californiens (No Doubt) et un rock un peu plus insouciant que la moyenne (Blink-182). Les titres présents illustrent parfaitement d’ailleurs ce compromis et le résultat est au rendez-vous. Ils s’inspirent également de l’ambiance punk-rock, mais sans aucune revendication et encore moins d’idéologie.

C’est léger, frais, voire festif et aussi accessible qu’un tube d’Avril Lavigne. Sauf qu’en y ajoutant des sonorités métalliques par moments, ils savent rester captivants, appliqués et pertinents. La plus value parait du coup assez évidente. et les lillois nous offrent ici un ensemble convaincant, et bénéficiant de solides arguments. Autre point fort à mettre à leur actif, l’énergie déployée par l’étincelle chantante assurée par Manon. On pense tour à tour à Gwen Stefani (No Doubt), à Jennifer Ayache (Superbus) et dans l’intention à Hayley Williams (Paramore).

Ils accouchent au final d’un opus solide qui sait se montrer attachant, entêtant et enthousiasmant, même si il aurait mérité quelques coups de ciseaux.

Arno Jaffré