Notre avis
En mélangeant les influences pour plaire au plus grand nombre, on peut se perdre ou bien toucher le jackpot. On ne compte plus d’ailleurs les groupes dignes d’intérêt ou non à la recherche de la formule magique qui pourrait les propulser à l’affiche des plus grands festivals et vendre par wagon leur nouvelle production. J’ai donc trouvé tout naturellement à l’écoute de « Phusis » des similitudes avec Amaranthe, qui propose la même démarche qu’Exxistence (avec des touches de Death Metal en plus qui donnent une vraie plus-value à l’ensemble).
Comme les suédois, ils possèdent une ligne musicale moderne et ils ont la faculté de nous pondre des refrains qui s’installent durablement dans les neurones. Est-ce une bonne chose ? Seul l’avenir nous le dira mais ils nous proposent là un opus d’une qualité indéniable, avec des titres qui devraient montrer toute leur efficacité en live. N’étant pas très fan de ce style de musique, c’est donc avec le museau légèrement de côté que je me suis penché sur cet album et sur l’analyse de ce nouvel effort studio (après un EP sorti en 2014 puis un autre en 2016).
Aucune chanson ne semble être là par hasard et l’avantage d’avoir une palette aussi large en termes de registre ne se fait jamais au détriment de la cohérence, même si certains pourront trouver l’écoute du disque assez déroutante par moment. Ceci dit pour absorber un disque et le juger à sa juste valeur, de nombreuses écoutes sont nécessaires (on est bien d’accord là-dessus) et leur première convulsion discographique longue durée risque de marquer les esprits. Ils ont su évoluer depuis leurs débuts et développent aujourd’hui de façon subtile un univers épique et des compositions alambiquées qui ne se découvrent qu’au fur et à mesure (leur grande force à mon avis avec la voix cristalline de Morgane Crevon).
Côté production, rien n’est à jeter. Le compresseur est en marche, tout est parfaitement huilé, et que ce soit le genre pratiqué, certains devraient prendre des notes. Alternance de voix, joutes verbales, mélodies épiques et un son calé au millimètre près, tout y est et je vous invite donc à vous procurer « Phusis » si vous souhaitez me contredire à tout prix. Alors oui, on peut rendre sa musique un tantinet versatile sans forcément vendre son âme au diable et sans que le contenu en pâtisse.
Cette formation confirme en tout cas un énorme potentiel et nous prouve ici qu’ils peuvent sans problème se positionner dans le peloton de tête du genre car on sent qu’ils en maitrisent toutes les ficelles. Bon le ministère de la musique ambiante me fait signe qu’il est temps de conclure. Je peux donc vous assurer que tout va bien dans le meilleur des mondes et que vous pouvez dormir tranquille… Exxistence veille sur vous !
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