On croyait avoir tout entendu, être aller jusqu’à la limite du raisonnable concernant le répertoire des australiens. Eric McFadden en a décidé autrement. Cela ne fait qu’une dizaine d’années que sa voix rauque et sa guitare ont atteint les fans français. Guitariste prodige, il a accompagné les plus grands, de Bo Diddley à Eric Burdon (The Animals) en passant par Joe Strummer (The Clash). Très loin des effets de mode et des mélodies passagères, il se sert d’influences fortes, de rythmes qui ont déjà eu du succès mais les reprend à sa manière pour les sublimer.

La recette n’est pourtant pas très compliquée. Une guitare qui donne le ton et une voix accrocheuse. On pourrait être critique envers cette suffisance, mais le but avoué n’étant pas d’atteindre la complexité, on se laisse inévitablement charmer par cette facilité naturelle qu’a cet homme à nous envoûter avec si peu. Les morceaux ont été suffisamment travaillés pour accrocher l’auditeur, tout en gardant leur spontanéité qui les rend intemporels. Chaque titre est un prétexte pour un hommage appuyé, et les pistes s’enchainent tous plus intéressantes les unes que les autres.

Emprunt d’un caractère authentique, cet album est riche, varié et se révèle être un havre de paix qui nous transporte et nous berce. Eric McFadden ayant le petit plus qui fait la différence, on se laisse emporter dans cette torpeur musicale. La sensibilité de sa voix laisse apparaitre toute sa qualité vocale et les multiples émotions avec lesquelles il joue d’ailleurs bien volontiers.

Les puristes continueront à clamer haut et fort que tout a déjà été dit sur AC/DC, mais s’inclineront devant ce virtuose qui donne à lui tout seul une note si particulière à ces reprises. On appelle ça le talent il me semble.