Détail de l'album

Notre avis

Mille fois sur le métier, tu remettras ton ouvrage ! Si quelques formations ont réussi à susciter l’admiration dès leur premier album, d’autres moins talentueuses, moins préparées ou tout simplement moins chanceuses ont été obligées de persévérer dans leurs efforts. Les anglais de Diamond Head, que j’ai découvert grâce à Metallica (avec leur cover du titre « Am I Evil »), ont dû s’y prendre à plusieurs reprises pour obtenir ne serait-ce qu’un peu de reconnaissance, et chaque sortie de disque semblait les rapprocher encore un peu plus du but ultime. En vain. Mais il était prévisible que le suivant serait le bon et qu’il suffirait d’un détail pour les propulser au sommet. Quoi de plus énervant au final de ne rien voir venir.

Avec toujours aux commandes l’inusable Brian Tatler (guitare), Diamond Head est de retour cette année avec un nouvel opus. Alors que le groupe ne s’adressait plus qu’aux fans de la première heure (en voie de disparition), les dix titres présents sur « The Coffin Train » vont sans aucun doute plaire aux fans de heavy metal au sens large du terme. Et toute la différence est là ! Le nouveau chanteur Ramsus Andersen (également producteur de l’album) se montre un vocaliste de grande classe et bluffant de par son implication. Le son est absolument énorme, ce qui est d’autant plus étonnant lorsque l’on sait que « The Coffin Train » a été enregistré dans un petit studio en Italie. Débarrassé de son maniérisme excessif, le son métallisé de Diamond Head se montre immédiatement attractif.

Le traîne misère de la NWOBHM poursuit donc imperturbablement son petit bonhomme de chemin, se bornant à hausser les épaules devant les remarques désobligeantes et les sourires moqueurs. « The Coffin Train » n’est ni le monument incontournable qui enverra le groupe sur orbite, ni le chef d’œuvre universel qui fera voler en éclats les cloisonnements séparant les divers styles musicaux, mais il a tout de même une sacrée gueule ! Pour le reste, à défaut de révolution, on peut savourer le savoir-faire efficace d’un groupe tenace qui sort ici son meilleur album. Il était temps. L’heure de la retraite n’a visiblement pas encore sonné et c’est tant mieux. A voir au Hellfest 2019.

Arno Jaffré