Détail de l'album

  • DATE DE PUBLICATION /2022
  • LABEL /Auto-production
  • FORMAT /EP, CD et Digital

Notre avis

Certaines formations refont surface après une longue absence, et écrasent tout sur leur passage avec des albums aussi bons, voire meilleurs, que ceux qui leur avaient permis d’accéder à un statut digne d’intérêt. Et d’autres sortent de l’anonymat très rapidement, et placent d’entrée de jeu la barre très haute.

BAAST constitué de Maya (chant, basse), Buzz (Basse fuzz) et de Clem (Batterie) est capable de s’inspirer de tout ce qu’il goûte. La richesse de ce trio vient sans doute de là. C’est aussi cette faculté de puiser à droite et à gauche, de digérer des influences aussi extrêmes et diverses, et de les régurgiter qui fait que ce combo sera bien difficile à appréhender pour un néophyte. Mais qu’y a-t-il de plus jouissif et valorisant de faire ce que l’on aime ? A vous de me le dire !

Créatifs et affamés, ils ont donc repris leurs manuels, les ont dépoussiérés, et ont établi eux-mêmes leurs propres règles. On pourrait les cataloguer aussi bien dans le Metal, le Rock & Roll que dans le Stoner. Personnellement, ces histoires d’étiquettes ne m’intéressent pas, car trop réductrices. Seul compte le sentiment suscité par la musique. Et a ce petit jeu là « A World Full Of Sons Of Bitches » (que je ne traduirai pas par politesse) m’a séduit.

Dire que cet opus débute très fort est un euphémisme. Le premier titre est à l’avenant de ce que la formation est capable de nous offrir. Et cette première piste n’est pas un cas isolé puisque l’ensemble de ce disque est doté d’un son puissant, épais et intense. La science du riff et du groove est ici poussée à son paroxysme, faisant de ces cinq chansons un canevas sonore avec comme fil conducteur des expériences vécues par chacun d’entre eux.

Chaque pièce du puzzle doit être parfaitement fixée à sa voisine pour que l’ensemble tienne bon, et là où certaines productions semblent tenir avec trois bouts de ficelle, les angevins, eux, n’hésitent pas un seul instant à mettre les mains dans le cambouis pour colmater leur édifice. L’objet défile d’une traite, solide et accrocheur, avec un son approprié. C’est lourd, parfois heavy, mais cela ne les empêche pas de se mouvoir, et l’essentiel est préservé.

Non content de s’imposer de fort belle manière, ces trois musiciens originaires d’Angers savent faire parler la poudre, et publient des compositions d’une qualité intrinsèque élevée. Ils se positionnent du coup comme une valeur sûre, et sans bouleversement majeur dans leur recette, il me paraît évident que l’on va entendre parler d’eux très vite. Voici un parfait point d’ancrage pour ce groupe, résolument prêt à en découdre. A déconseiller bien évidemment à tous ceux pour qui la musique est un long fleuve tranquille.

Arno Jaffré