Notre avis
Sous genre musical extrême du Heavy Metal, le Death Metal emploie généralement des guitares distordues, des growling profonds et des structures complexes avec de multiples changements de tempo. Parmi les caractéristiques communément reconnues du genre, on peut citer des paroles violentes, choquantes ou sombres, ayant le plus souvent attrait à la mort, de façon crue, décalée ou métaphorique et une progression chromatique qui accompagne une structure de chanson narrative.
Les angevins d’Anamorh, tout en respectant les codes, s’affranchissent des idées reçues et nous offrent trois titres qui font leur petit effet. Ils qualifient eux-mêmes leur musique de Death Metal ambient, et après de nombreuses écoutes, je ne pourrais les contredire. Ils arrivent donc à nous emporter et c’est là l’essentiel. Ils ont apporté beaucoup de soin aux atmosphères de leurs chansons et parviennent, sans révolutionner le style, à être prenants et esthétiquement justes, jusqu’au choix de la pochette.
Ici, la violence ne s’exprime pas par une brutalité terrassante et lobotomisée mais plutôt par une menace lancinante et sournoise. Les méandres du temps sont imprévisibles et en définitive personne n’y échappe. Ici, nulle trace d’espoir, ni lumière à l’horizon. Leur son est fait de glace et de pierre, et ils développent avec réussite une ambiance hivernale et rustre. L’humain a remplacé le cartésianisme et la morale chrétienne par un clone de lui-même qui monte et descend de l’échelle de son subconscient et dirige son psychisme selon les fluctuations de la température extérieure. Jusqu’à sa propre perte.
La nature, un jour ou l’autre, reprendra ce qui lui appartient et disparaîtra alors toute forme d’espèces humaines. Avec des allers-retours, des accélérations insensées, et des ralentissements qui nous figent un instant, on acquiert la certitude que ce groupe a encore de belles choses à vivre.
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