Notre avis
A l’heure où la notion de Death Metal est littéralement pillée par des centaines de groupes qui prennent le train en marche, il est parfois bon de s’en remettre aux valeurs sûres du genre, quand bien même elles sentent le soufre. Bienvenue donc dans le monde glacial et sinistre de 1917 qui sort ici son dixième album (!).
Tout dans leur style respire l’agonie, la chute, le chaos rampant et la déliquescence. L’imagerie développée par les argentins semble plongée l’auditeur dans une noirceur aussi irrémédiable que sans faille. Les tempos sont généralement rapides, les rythmiques forment un magma sonore qui ne laisse que très peu de place au silence et à la douceur, avec à la clé une sensation proche de la transe. Le chant, quant à lui, se résume à un feulement démoniaque et indistinct, et en tout point malsain. « Omnicrisis » est avant tout une expérience dérangeante, quand bien même les procédés utilisés pour parvenir à un tel résultat sont répétitifs sur la longueur.
L’écoute de cet album s’avère donc particulièrement éprouvante tant l’intensité semble ne jamais vouloir fléchir. Avec ces musiciens, inutile de s’inquiéter à l’idée de les voir mettre de l’eau bénite dans leur vin. Aussi indéfectiblement attaché à leur son que peuvent l’être ses membres à leurs croyances, 1917 demeure fidèle au Death Metal pur et dur, telle la proverbiale vérole sur le bas clergé.
Il est donc certain que toute personne hostile à ce type de Metal n’appréciera jamais ce combo intègre, qui a rayé depuis bien longtemps le mot « compromis » de son vocabulaire. En ce qui me concerne, c’est loin d’être une tare. A noter, la participation de Philippe Courtois (Misanthrope, Argile) sur le titre « Ancient Wounds ». CD disponible en import argentin sur simple réservation par e-mail : vpc@holyrecords.com
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