Comment s’est passé le processus d’écriture de ce double album ?
L’album a été écrit pendant 2 ans en répétition et ce qui nous a boosté c’est deux choses : d’avoir un home studio ; et la période covid nous a bien aidée comme on était 3 sur 4 à ne pas bosser, ça nous a permis d’avoir du temps à consacrer pour cet album.
Avec le confinement, l’enregistrement de l’album a- t-il été compliqué ?
On a eu de la chance dans notre malheur, on a enregistré la batterie juste avant le confinement. Les prises batterie étaient faites fin février/début mars et après on s’est débrouillés pour la guitare et la basse grâce à notre home studio. On a pu faire les chants depuis chez nous et après le 11 mai, à la sortie du confinement, on s’est retrouvés pour faire les arrangements.
Vous proposez un double album, d’un côté metal et de l’autre hip-hop. Qu’est-ce qui vous a motivé dans cette démarche ?
Nous on est fan de pas mal de choses et de pas mal de courants des années 90. On est fan de metal, de hip-hop : beaucoup de groupes nous inspirent dans différents domaines et on délirait à la fin des répétitions. On laissait des beats hip-hop dérouler et sur ces beats on essayait de caler des textes. On écrit les textes à 4 en mettant des punchlines, en comparant nos textes sur un type de sujet précis et chacun développe ses idées puis on les rassemble. Et du délire on a monté des petites vidéos, on les a montrés à des potes et ils nous ont dit que c’était vraiment excellent. En plus cette période de confinement a permis à notre chanteur de s’intéresser au beatmaker sur internet et de leur en acheter. On a aussi des potes autour de nous qui font du hip-hop et qui créent des beats aussi donc on a pu travailler tout ça. Et de fil en aiguille on a eu 12 morceaux hip-hop, donc on s’est dit autant compléter l’album avec ça et en faire un double album.
Vous êtes passés par une campagne de crowdfunding pour l’enregistrement de l’album : pourquoi avoir fait ce choix sachant qu’en général dans le milieu metal c’est plus une méthode je dirais … « do it yourself » ?
On avait déjà pas mal de monde qui nous soutenait sur les réseaux sociaux, et on avait l’ambition de faire un double album, on voulait du beau merch. On voulait qu’il y ait un double vinyle qui sorte à côté du CD et tout ça mit bout à bout dans un tableur Excel ça fait quand même de l’argent à sortir, même si on économisait sur toute la partie enregistrement grâce à notre home studio. Puis on s’est dit que nous aussi on participait au truc qu’on aime alors pourquoi ne pas faire une campagne Ulule. Grâce a ça on est sortis avec un peu plus de 3500 euros, venus d’une centaine de contributeurs. Après on pense qu’il sera sûrement nécessaire de passer par un label pour nous soutenir dans la démarche et la communication, mais pour le moment on en est pas là et avec la covid c’est un peu compliqué.
Vous proposez une musique très inspirée de ce qui pouvait être proposé dans les années 90/début 2000 et que l’on ne retrouve presque plus à l’heure actuelle : qu’est-ce qui vous a amené à cette démarche ?
Nous déjà c’est générationnel, puisqu’on est trois à avoir tout juste 40 ans. C’est notre génération tout ce qui est néo-metal, team nowhere. Après ce qu’on aimait surtout c’était de mélanger plein de styles différents et c’est ce qui ressort sur l’album. Vraiment on essaie de faire plein de styles qui nous plaisent, qui nous parlent et donnent envie. Et on voyait qu’en concert pas mal de personnes trouvaient ça fun donc on s’est dit tant mieux ça plaît, et ça nous plaisait. Puis nous on a jamais boudé cette période-là comme certains dans le metal dire que c’était une erreur de jeunesse, nous on a toujours adoré ça donc ça nous parle carrément.
Et même tout le lifestyle qui va avec on trouve ça vraiment chouette. On sait que ce n’est pas la musique la plus poussée ou évoluée du monde mais ça nous fait kiffer c’est le principal.
Avec la crise sanitaire les concerts sont très compliqués à mettre en place. Une fois cette période terminée, pensez-vous faire une tournée pour promouvoir l’album ?
On aurait dû faire ce samedi une release party avec smash it combo à Limoges s’il y avait pas eu la covid, mais du coup on ne peut pas la faire. Par contre on fait une release party le 24 octobre toujours à Limoges dans un bar a bière en extérieur (Annulée).
On ne sait pas trop non plus comment ça va se passer, on a peur qu’il y ait un petit embouteillage avec toutes les dates reportées, donc on va mettre ce temps à profit pour trouver un label et un tourneur pour essayer de se dégoter quelques dates. On a déjà des dates de prévues pour l’été prochain.
Je vois que vous avez décidé de sortir votre propre bière : ras-le-bol de celles qui sont servies dans les bars (rires) ?
L’idée c’était d’offrir dans le cadre du crowdfunding un truc sympa. Nous on est de grands amateurs de bière. On organisait déjà des trucs avec la marque Brewdog et puis, on a un pote qui est brasseur qui nous a dit qu’il était en train d’élaborer une recette, et que ce serait chouette de faire une bière Crawford : on s’est dit carrément ! Du coup on a aussi contribué à la recette. Et ça nous fait une double Ipa qui va être costaud, mais qui va être bien pour écouter l’album. Lors de la release party elle sera présente à la pression. C’est tout notre état d’esprit, c’est pour s’amuser, on pousse le truc aussi loin qu’on le peut.
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